Ainsi sonne le glas: CREPUSCULE D’UN DICTATEUR BONIMENTEUR

Publié le par LE JOURNAL DE L'OPPOSITION BENINOISE TSYB 2011

Dernier sommet des Chefs d’Etat de l’UEMOA, le béninnoir YAYI BONI use de pressions sur ses collègues pour imposer une contorsion juridique visant à empêcher Abdoulaye Bio Tchané son compatriote et successeur à la tête de la BOAD de devenir son dangereux rival par sa candidature à l’élection présidentielle de 2011 au Bénin. Il propose à ses pairs une modification des textes obligeant tout responsable d’institution de l’UEMOA qui voudrait briguer la magistrature suprême de sons pays à démissionner de son poste deux ans auparavant. Mais il se voit opposé un refus catégorique par tous les autres Chefs d’Etats. Certains vont jusqu’à lui rappeler comment lui-même est passé par cette même BOAD pour atterrir à la tête de l’Etat béninnoir et lui reprocher ouvertement sa mauvaise foi. Cela montre bien que YAYI BONI n’a plus le soutien inconditionnel de ses pairs Chefs d’Etat d’Afrique. Si nous ajoutons à cela que lors de son dernier voyage à Paris, il lui a été impossible de se faire recevoir à l’Elysée et que n’eut été à la faveur d’un match de football  au stade, il n’aurait même pas pu parler au Président SARKOZY, il y a de quoi conclure très sérieusement que le désaveu du changementeur s’étend au-delà des Chefs d’Etat de l’UEMOA et d’Afrique. Ainsi sonne le glas pour le dictateur autocrate et bonimenteur.

Au dernier sommet de la CEN-SAD très peu parmi ses collègues Chefs d’Etats avaient effectués le déplacement, la plupart ayant refusé de répondre à l’invitation de YAYI BONI alors Président en exercice de l’organisation. KHADAFFI lui-même déçu lui a repris les commandes de la CEN-SAD. Qu’il vous souvienne que le Guide Libyen n’avait pas digéré au sommet de Cotonou, la facture salée preuve d’escroquerie qu’on lui avait présentée.

Pour YAYI BONI, c’est donc le crépuscule. Surtout depuis qu’au dangereux G4, G13 et Force Clé est venu s’ajouter un Bio Tchané dont le seul nom donne des sueurs froides au docteur qui met la charrue avant les bœufs. Quand Bio Tchané va à Grand Popo pour  Nonvitcha, YAYI affolé se précipite aussi à Grand Popo la semaine d’après. YAYI se sent de plus en plus menacé par ses adversaires et abandonné par ses amis d’hier. Nous sommes bien loin aujourd’hui de la période pourtant si proche où un ambassadeur accrédité avait violé les règles diplomatiques de la non ingérence et de l’obligation de réserve pour chanter les louanges de YAYI et faire l’apologie de son régime. Pour les vœux du nouvel an 2009, le corps diplomatique va jusqu’à enseigner au Président YAYI BONI que la grandeur d’un homme d’Etat se mesure à sa capacité à éviter les conflits et entretenir un climat de paix.

Tout le monde sait aujourd’hui qu’en lieu et place du changement, il y a plutôt le boniment. Des six cent mille tonnes de coton promis, il ne reste que le discours du démagogue. L’inflation qui était de l’ordre de trois pour cent en 2006 lorsque YAYI arrivait au pouvoir est actuellement à plus de huit pour cent depuis l’année 2008. Le déficit de la balance commerciale s’est accru, mais le gouvernement invente des chiffre pour camoufler la situation et distribue de l’argent à gauche à droite pour détourner les consciences. La sécurité alimentaire est fragilisée par la cherté de la vie, l’affairisme qui entoure la gestion des stocks de l’ONASA et l’incapacité de YAYI et son gouvernement à élaborer et mettre en œuvre une véritable politique de développement agricole. On achète des machines agricoles sans avoir évalué les superficies auxquelles ces machines sont destinées et c’est seulement après qu’on envoie les ministres mendier des terres chez  les paysans. Dans les villages, les paysans plus avisés que le docteur président ont demandé aux ministres si le gouvernement allait leur donner de l’argent pour acheter le carburant dans les machines, si non, où trouveraient-ils cet argent ? Braves paysans qui sans avoir été à l’école sont plus savants et de loin plus avisés que notre fameux docteur pseudo messie et grand autocrate consacré.

Depuis 2006, YAYI BONI entretient au sommet un train de vie exorbitant fait de dépenses
Non programmées, de voyages onéreux et sans retombées réelles, de distribution d’argent dans les églises ou à toutes les langues mielleuses qui se rendent au palais ou devant les caméras pour faire le culte de la personnalité du président ; au point que le FMI et la Banque Mondiale ont envoyé une mission pour exiger du gouvernement YAYI BONI une réduction et une meilleure programmation des dépenses ainsi qu’une diminution du train de vie de l’ETAT. Voilà le travail du « docteur ». Voilà l’œuvre du banquier grand gestionnaire. Les surfacturations sur la base de marchés octroyés de gré à gré à des proches, parents, amis, et de nombreux prête noms pour les affaires personnels du Président, les détournements opérés par des collaborateurs protégés et maintenus dans son sillage par YAYI BONI, les frais de missions décaissés pour les marches de soutien, les tournées de remerciement et les fonctionnaires qui abandonnent leurs travail pour aller avec les voitures d’Etat faire la propagande de YAYI BONI avec son FCBE ou son UMPP, toute cette mauvaise gouvernance chronique et ce pillage systématique des finances publiques a déclenché l’ire du SYNTRACEF : Syndicat des Travailleurs de l’Administration Centrale des Finances. Même le GMR et le PRPB n’ont pas fait autant.

Sous YAYI BONI, toutes les dépenses sont politiques et motivée par une ambition démesurée et un aveuglément qui le pousse à penser que plus il dépense de l’argent, plus il se donne des chances de se maintenir au pouvoir. Quelle conception ploutocratique du pouvoir ! Au même moment où les primes des travailleurs ne sont pas payées, YAYI distribue des centaines de millions aux chefs traditionnels. Il achète un avion présidentiel et on raconte qu’il a décaissé deux milliards de francs CFA pour acheter le député Rachidi GBADAMASSI. Est-ce là le comportement d’un président qui aime vraiment son peuple ?

Ce même YAYI qu’on dit venu pour sauver les béninois de la misère et qui dit lui-même qu’il est prêt à verser son sang pour la jeunesse dépense des chaque mois des milliards dans la communication pour sa publicité personnelle alors que les étudiants manquent de bus pour aller au campus, que les bibliothèques universitaires manquent cruellement de livres et de matériels. YAYI promet la lutte contre la corruption et entretient un régime à la fois corrompu et corrupteur qui a fait en trois ans des milliardaires parmi ses ministres, conseillers et autres chargés de mission. Il abuse de la naïveté des populations et leur promet sans cesse l’impossible. Puis, pour les tenir en haleine, il envoie sa ministre amie distribuer trente mille francs à quelques femmes dans quelques communes et on dit aux autres que l’argent arrive. Est-ce pour avoir cette pacotille de changement que les béninois ont massivement voté en 2006 pour l’ancien Président de la BOAD ?

Au Bénin du changementeur, le boniment s’est installé. La paix sociale est troublée par des crises au parlement, les mécontentements des travailleurs, les conseils communaux ou on élit les uns et d’autres sont investis par la force ; l’économie va à veau l’eau. Les prévarications venimeuses demeurent impunies et on envoie en prison le Premier Opposant Déclaré. Et pourtant c’est le crépuscule du dictateur. C’est la déchéance d’un régime vomi par le peuple malgré son tintamarre de publicité médiatique. Ainsi sonne le glas du bonimenteur et de ses changementeurs. Nous serons bientôt à la messe de requiem et l’enterrement sera consacré. La lente agonie de la yayicratie et sa yayicrature s’observe à travers les nombreux regroupements, alliances, rassemblement où toujours les mêmes cadavres politiques se font appeler tantôt FCBE, tantôt UMPP et bientôt quoi encore ? C’est le destin de la médiocrité de ne savoir rien inventer, de recommencer éternellement à mettre le même contenu dans divers emballage pour tenter de tromper et de se tromper. Mais tôt ou tard arrive l’heure de la confrontation, du débat ou la comparaison ne peut plus être évitée. Alors ceux qui se sont installés dans le monologue monopolisant médias et médias d’Etat se mettent à trembler, car dans une confrontation opposante et un débat contradictoire, ils ne pourront pas tenir face aux véritables valeurs ni aux talents qu’ils ont jusque là empêchés de s’exprimer. Ces talents vont s’exprimer et le peuple découvrira !

Par le Professeur Clément Sorel AWOUSSI
Journal HOMME ET FEMME N°0006 du mois de Juin 2009
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