Changemange: YAYI BONI PRESIDENT REGIONALISTE

Publié le par LE JOURNAL DE L'OPPOSITION BENINOISE TSYB 2011

Le style de gouvernement sans boussole de YAYI BONI affiche un régionalisme de plus en plus décrié aussi bien par les travailleurs de la fonction publique que par les populations et les autres observateurs. Dans les rues de Cotonou les critiques fusent et on se plaint ouvertement de ce changement qui au lieu de faire avancer le pays, opère une regrettable marche en arrière. Le régime a une forte coloration ethnique Nagot, Tchabè, Idaatcha. On constate que les nominations donne la priorité aux cadres des  communes se Savè, Tchaourou ou des départements du nord. Le sud est complètement marginalisé au point que certains ressortissants du sud commencent à répandre au sein des populations l’idée selon laquelle pour corriger cette marginalisation, l’électorat du sud doit se mobiliser pour porter au pouvoir en qualité de Président de la République en 2011 un LEADER originaire du sud. La gouvernance régionaliste de YAYI BONI est donc en train de diviser le pays et de fragiliser l’unité nationale en dressant les gens du sud contre les gens du nord.
Jamais régionalisme politique n’avait atteint de pareilles proportions ni sous KEREKOU, ni sous MAGA. Sur une liste de trente directeurs généraux de sociétés d’Etat nommés par YAYI BONI, six sont originaires de la seule commune de Savè et une douzaine sont des Nagot, Tchabè ou Idaatcha. Le comble, c’est que moins d’une dizaine de ces directeurs sont originaire du sud qui pourtant compte plus de soixante pour cent des cadres et soixante cinq pour cent des populations. A chaque conseil des ministres où il y a des nominations, les gens s’amusent à compter parmi les cadres promus, les ressortissants de telle commune ou de tel département…
Lorsque la discrimination n’est pas régionaliste, elle basée sur l’appartenance ou non à une confession religieuse, celle du Président de la République. Le sacro saint principe de la laïcité de l’Etat est foulé aux pieds. Les frères en Christ de YAYI BONI sont placés à tous les principaux postes de commandement. Au palais de la présidence est instaurée une véritable république des pasteurs, diacres et autres évangélistes. Les catholiques sont systématiquement mis de côté et les musulmans sont tenus à l’écart et souvent contraints d’adopter le profil bas. Hier sous KEREKOU, c’était un tout puissant pasteur ZANNOU Conseiller Spirituel du Général qui faisait la loi, imposant ministres et directeurs puisés parmi les gens de son église. Avec YAYI BONI, c’est toute une confession religieuse qui a élu domicile au palais. Un ancien ministre très apprécié, une des rares personnes efficaces et compétentes de l’équipe YAYI a été sorti du gouvernement d’abord parce qu’il est musulman et s’habillait en musulman. Mais surtout parce qu’il a le doctorat et aux manifestations publiques les gens l’appelaient docteur ou el hadj, ce qui frustrait énormément YAYI BONI. Au cabinet du Che de l’Etat, une dame a été sermonnée et menacée d’affectation parce qu’elle avait l’habitude à ses temps libres, de réciter son rosaire chapelet à la main. Depuis, la pauvre dame cache soigneusement son chapelet.
A cet embrouillamini, il faut ajouter le copinage au sommet de l’état. Les copines de YAYI ne se cachent plus pour se vanter d’avoir fabriqué tel ministre ou tel directeur ou d’avoir fait perdre son poste à un tel. Soulé Mana Lawani, ancien ministre des finances n’aurait-il pas été limogé à la demande d’une des femmes du harem présidentiel ? Un ancien DG des douanes a perdu également son pour avoir refusé de continuer à donner de l’argent à une des maîtresses du Président. Une ministre actuellement au gouvernement serait parvenue à ce poste suite à des menaces de scandale au sujet de sa récente maternité dont l’auguste auteur aurait fini par céder pour mettre fin à la querelle du « je dirai qui est le père ! »
Enfin, on raconte dans les bars que la compétence et la qualification professionnelle ne servent plus à rien sous le régime de YAYI BONI. Que pour devenir ministre, il faut devenir diacre ou pasteur ; et que pour demeurer ministre, il faut prononcer cinquante fois le nom de YAYI BONI dans chacun de ses discours et multiplier meetings et marches.

Journal HOMME ET FEMME N°0006 du mois de Juin 2009

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